jeudi 9 octobre 2008

Le port d'Amsterdam et le voilier Askoy II (in memoriam Jacques Brel)



Dans le port d'Amsterdam
Paroles et Musique: Jacques Brel, 1964: "Olympia 64"
© Barclay - Ed. Pouchenel


source vidéo : youtube.com


Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam




Amsterdam ne serait en effet pas tout à fait Amsterdam sans ses "walletjes" bien connus, n'est-ce pas chers marins visiteurs?! ;-)










Il y a trente ans, mourrait Jacques Brel
http://fr.news.yahoo.com/afp/20081009/tts-il-y-a-trente-ans-mourrait-jacques-b-c1b2fc3.html
AFP - Jeudi 9 octobre, 07h59
PARIS (AFP) - "Les hommes prudents sont des infirmes": cette phrase de Jacques Brel, mort il y a 30 ans, le 9 octobre 1978, résume le parcours de celui qui reste l'un des plus grands noms de la chanson francophone et le modèle de l'artiste excessif sur scène.
La commune d'Atuona (Hiva Oa) était en fête pour le 30e anniversaire de la mort de Jacques Brel, qui a passé les trois dernières années de sa vie dans cette île de l'archipel des Marquises, où il est enterré.
L'avion transportant la veuve du chanteur Thérèse Michielsen, 81 ans, qui venait pour la première fois aux Marquises, a été entourée dès son atterrissage sur la courte piste d'une nuée de photographes. "Miche" avait à ses côtés le président polynésien Gaston Tong Sang et le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo.
Thérèse Michielsen s'est dite "surprise par l'accueil, surprise par le monde". "Quand il est arrivé ici en bateau, il cherchait une île déserte où personne ne le connaissait et il a trouvé son île", a-t-elle poursuivi. Aujourd'hui, a-t-elle dit, "il est occupé, là haut, à boire des grandes Kronenbourg avec Jojo et à se dire : +çà c'est chouette+".
Le chanteur belge est mort le 9 octobre 1978 à 49 ans d'un cancer du poumon à Bobigny, près de Paris. Il avait regagné la métropole l'été précédent depuis la Polynésie, suivant enfin l'avis des médecins. Bien qu'il eût arrêté la scène le 16 mai 1967 à Roubaix (nord), il était toujours populaire. Et le mystère qui entourait sa retraite aux Marquises n'avait fait qu'aviver la curiosité du public.
"Ne me quitte pas", "Amsterdam", "Ces gens-là", "Mathilde", "Les vieux"... Brel, ce sont d'abord des chansons devenues des monuments du patrimoine francophone et dont les textes frappent encore aujourd'hui par leur justesse et leur violence. Brel, c'est aussi une image. Celle d'un artiste qui semblait se consumer sur scène, comme si sa vie en dépendait, et habitait ses personnages, gestes théâtraux et visage en sueur. Il a marqué son époque et les suivantes, de jeunes artistes se réclamant aujourd'hui de son influence, tel le rappeur Abd al Malik qui travaille avec son ancien pianiste (et mari de Juliette Gréco), Gérard Jouannest.
Né Jacques Romain Georges Brel le 8 avril 1929 à Schaerbeek, ce fils de la bourgeoisie de Bruxelles abandonne la cartonnerie familiale à la vingtaine passée pour tenter sa chance dans les cabarets. Il débute à La rose noire en 1952 puis enregistre un disque chez Philips-Bruxelles. Le producteur parisien Jacques Canetti l'auditionne en 1953 et lui conseille de participer au festival de Knokke-le-Zoute. Il s'y classe dernier.
Le vent tourne lorsque Juliette Gréco crée sa chanson "Ca va (le diable)". En juillet 1954, première partie de Billy Eckstine et Damia à l'Olympia, à Paris. Un critique commente: "Il écrit de belles chansons, le regrettable est qu'il persiste à les interpréter". En septembre 1956, premier succès, "Quand on n'a que l'amour". En septembre 1959, il sort un disque où figurent trois classiques: "Ne me quitte pas", "La valse à mille temps" et "Les Flamandes". A la fin de l'année, il est tête d'affiche à Bobino.
Dans les années 60, Brel passe son temps en tournée: 250 à 300 galas par an. Il ne cèdera jamais à la tradition du rappel, qu'il juge démagogique. Il n'enfreint sa règle qu'une fois, à Moscou, où on lui fait comprendre que le public prendrait son refus comme un affront. A l'été 1966, sa décision d'arrêter est prise. Il ne l'annoncera que lors de ses adieux à l'Olympia, le 1er novembre. Passionné de bateaux et d'avions, Brel fait aussi du cinéma, comme acteur ("L'emmerdeur" d'Edouard Molinaro, avec Lino Ventura, en 1973, sera son plus gros succès) et réalisateur ("Franz" et "Le Far West"). S'il remonte sur les planches le 4 octobre 1968 à Bruxelles, c'est pour se glisser dans la peau de Don Quichotte, dans "L'homme de la Mancha", spectacle musical ensuite monté à Paris.
A l'automne 1974, alors qu'il entreprend la traversée de l'Atlantique en bateau, les médecins diagnostiquent le cancer qui l'emportera après quatre ans de lutte. Il est enterré le 14 octobre 1978 au cimetière d'Atuona aux Marquises, non loin de la tombe de Paul Gauguin.
Le manuscrit de la chanson "Amsterdam", clou de la vente de souvenirs de Jacques Brel mercredi chez Sotheby's à Paris, est parti à près de 110.000 euros (90.000 euros hors frais) alors que se sont dispersés, à des prix soutenus, manuscrits, guitares et autres souvenirs du chanteur disparu il y a 30 ans.
Un total de 95 lots - manuscrits de paroles de chansons, disques, photographies, guitares, enregistrements, affiches, etc - étaient proposés à la vente. Beaucoup d'entre eux ont dépassé largement leurs estimations initiales, souvent achetés au téléphone.
Le clou des enchères, un cahier à spirales contenant les paroles manuscrites de la chanson "Amsterdam", a été acheté au téléphone 108.750 euros (avec les frais), doublant son estimation initiale. Dans une salle comble où avaient pris place plus de 200 personnes, dont de nombreux curieux et fans du chanteur, souvent âgés, les manuscrits des chansons les plus célèbres se sont âprement disputés. Le cahier portant les paroles, écrites à la main, de "Mathilde", a presque quintuplé son estimation de départ à 72.550 euros, "La chanson de Jacky" à 31.950 euros, "Au suivant" à 18.750 euros.
Le manuscrit de la comédie musicale "L'Homme de la Mancha" a été préempté par la Bibliothèque nationale de France, à 23.550 euros. Une guitare utilisée par Brel à ses débuts a été préemptée par la Cité de la musique à 18.750 euros. Un galeriste de Paris, Jacques de Vos, "belge et ayant connu Brel", aurait voulu avoir les trois guitares mises en vente. Il est reparti avec une (7.500 euros), qu'il veut exposer en Belgique au jour anniversaire du dernier concert de Brel à l'Olympia (le 1er novembre 1966).
Des représentants de la Mairie de Paris étaient également présents pour acheter des disques pour la médiathèque de la ville et des affiches des Trois Baudets, théâtre parisien où Brel a fait ses débuts et qui rouvre au printemps prochain.
La vente, issue d'une collection particulière, a été dénoncée par la veuve du chanteur, Thérèse, dite "Miche". Selon la radio France Info, "Miche" avait proposé avant la vente 175.000 euros pour racheter la collection. "C'est un patrimoine, on ne vend pas ça. C'est dommage et un peu honteux", a indiqué "Miche" interrogée mercredi sur la radio.


La tombe de Jacques Brel le 17 mai 2005 au cimetière d'Atuona aux Marquises
news.yahoo.fr/afp

Jacques Brel : 30 ans après sa mort, on disperse ses souvenirs pour 1,27 million d'euros ! - Reportage-
http://fr.news.yahoo.com/newsdestars/20081009/ten-jacques-brel-30-ans-apres-sa-mort-on-ff967a9.html
Par News de Stars News de stars - 9 octobre 2008
Il y a trente ans jour pour jour, Jacques Brel nous quittait. Hier avait lieu chez Sotheby's une vente aux enchères d'objets ayant appartenu au chanteur. Elle a rapporté 1,27 million d'euros.
Le chiffre est d'autant plus impressionnant que l'estimation de départ oscillait entre 340 000 et 470 000 euros.
Parmi les 95 objets vendus, des guitares, des photos, des enregistrements, des disques et de nombreux manuscrits de chansons de Jacques Brel dont l'un, celui d'"Amsterdam", s'est vendu à 110 000 euros alors qu'il avait été évalué à 50 000 euros au préalable !
La plupart des objets vendus provenaient de la maison de Roquebrune-Cap-Martin que Jacques Brel occupait avec sa compagne Sylvie Rivet, une attachée de presse dont il partagea la vie pendant une dizaine d'années entre les années 60 et les années 70. Ce sont les neveux et nièces de Sylvie Rivet, disparue en 2002 sans laisser d'enfants, qui ont décidé de mettre en vente les objets en dépit de l'opposition de France Brel, fille du chanteur disparu en charge des éditions Brel. Cette dernière a fait une offre aux vendeurs avant la vente afin de récupérer la totalité des biens de son père mais sans succès.
C'est donc une femme en colère qui se confie au Figaro : "C'est tellement odieux et mesquin. On a essayé par différents moyens de la faire interdire [la vente,ndlr]. Ce qu'on peut dire c'est que ce qui va être vendu, c'est du papier, des manuscrits de Jacques, mais il faut savoir qu'ils sont inutilisables puisque nous sommes les seuls à être en droit de les avoir. Quand Jacques est décédé, on a proposé une somme confortable pour racheter l'ensemble des documents, mais ce n'était pas suffisant ! Il faut savoir que Jacques a vécu quelques années avec une femme prénommée Sylvie qui a toujours affirmé ne rien détenir ! Quand elle est décédée à son tour, sans enfants, une trentaine de neveux et nièces ont réclamé leur part du gâteau."

nb : pas pour rien que ce "vieux" Jacques ait préféré se tirer aux Marquises. Les requins du Pacifique sont bien moins nuisibles que les faux agneaux et vrais cochons de bourgeois qui hantent nos rues!



Le voilier de Jacques Brel restauré par des chômeurs
http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=422185
AFP - Mis en ligne le 19/05/2008
Le célèbre yacht devrait ensuite participer à des régates et contribuer ainsi à la promotion de la côte belge, tout en permettant à des jeunes défavorisés de naviguer.
L'épave de l'Askoy II, le voilier avec lequel le chanteur belge Jacques Brel a navigué jusqu'en Polynésie à la fin de sa vie, a été rapatriée à Anvers (Belgique), où il devrait être restauré par des chômeurs, a indiqué lundi l'association à l'origine du sauvetage du bateau.
L'Askoy II était à son lancement en 1960 un voilier de 20 mètres de long, pesant 40 tonnes. Commande de l'architecte belge Hugo Van Kuyck, il avait été acquis par le "Grand Jacques" en 1974 qui, partant d'Anvers, le conduisit en deux ans jusqu'aux îles Marquises, à environ 1.600 kilomètres de Tahiti.
En 1976, Jacques Brel vend à son tour le bateau, qui changera plusieurs fois de propriétaires. Il passera, selon l'association, d'un champion de surf à un trafiquant de drogue puis à un journaliste, Lindsay Wright, qui fera échouer le navire sur une plage de son pays, la Nouvelle-Zélande, au milieu des années 1990 à la suite d'une tempête. Le bateau, dont il ne reste qu'une coque rouillée, a été acquis par l'association belge "Save Askoy II", qui l'a fait rapatrier à bord d'un conteneur jusqu'à Anvers, où il est arrivé le 16 mai, 34 ans après avoir quitté le grand port belge.
L'Askoy sera présenté au public lors d'un rassemblement de vieux gréements organisé à Ostende (nord-ouest) le 25 mai, a expliqué lundi Staf Wittevrongel, l'un des responsables du projet. L'association compte restaurer le voilier dans le cadre d'un projet d'économie sociale qui mettra à l'ouvrage des chômeurs de longue durée. La restauration devrait durer de trois à cinq ans, selon les fonds qui seront récoltés auprès de sponsors privés et publics.
Le célèbre yacht devrait ensuite participer à des régates et contribuer ainsi à la promotion de la côte belge, tout en permettant à des jeunes défavorisés de naviguer, a précisé M. Wittevrongel. Jacques Brel est mort d'un cancer en 1978. Ce géant de la chanson d'expression française repose au cimetière d'Atuona à Hiva Oa, dans l'archipel des Marquises, à côté de Paul Gauguin.



Mahana no atua, Paul Gauguin aux Marquises, 1894

D'où venons-nous, où allons-nous? Paul Gauguin, 1897

Le voilier de Brel de retour en Belgique le 16 mai.
http://comines.info/jbactu.html
10 mai 2008

L’Askoy II, le voilier de Jacques Brel, sera de retour en Belgique le 16 mai. Initialement, le retour dans les eaux belges du deux-mâts du chanteur belge était prévu pour le 13 mai. Le navire OCL Tokio, qui transporte l’épave du voilier depuis Singapour, a pris du retard en raison d’une grève dans l’un des ports traversés. L’Askoy II sera entièrement restauré à Ostende, selon Piet Wittevrongel, qui avait pris l’initiative de faire revenir le bateau en Belgique. Il s’était échoué sur les plages de Nouvelle-Zélande.
L’Askoy II en aura vécu des aventures. En 1974, le chanteur en fait l’acquisition. Le navire, long de 20m et construit en 1960, quitte alors le port d’Anvers le 24 juillet pour effectuer une traversée du Pacifique. Au départ enthousiaste, Jacques Brel va cependant vite déchanter. Son voyage se passe mal et une fois arrivé aux Marquises, il n’a plus qu’une seule envie, s’en débarrasser. Le bateau changera ensuite de mains à plusieurs reprises avant de faire naufrage en Nouvelle Zélande. Il sera finalement rapatrié chez nous ce vendredi, grâce à l’action de l’association Save Askoy II. Après un voyage de plusieurs mois, l’Askoy II sera débarqué à Anvers. Il sera ensuite acheminé à Ostende. L’épave pourra alors être restaurée. Si tout se passe bien, le navire reprendra le large en 2010.
Pour en savoir plus, voir ce site.




Sauvez l'Askoy II !
http://www.askoyii.be/
Zeewacht 11042008


bon vent sur l'Océan sans limites, Jacques
et cap sur l'Inaccessible Étoile!

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