mardi 11 novembre 2008

11/11: Cadets de Marine & patriotisme

Une belle leçon donnée par tous ces jeunes de l'asbl "Corps Royal des Cadets de Marine", avec leur participation un peu partout dans le pays aux cérémonies patriotiques à l'occasion de la commémoration de l'armistice de la guerre 1914-1918, guerre fratricide au coeur de l'Europe. Cette année, 90ème anniversaire, et il ne reste plus qu'une poignée de "poilus" pour témoigner, dont plus aucun en Belgique ni en France.
Le passage du flambeau sera délicat si la jeunesse ne s'y implique pas plus que ça, si elle se contente d'imiter ce que les adultes font massivement... Se souvient-on encore du prix de la liberté dont nous bénéficions?.. Le poète Arthur Rimbaud nous le rappelle avec force...

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.




la famille royale de Belgique:
toujours aux côtés de son peuple, dans la défaite comme dans la victoire

Tranchées & "Poilus"

Ypres en 1914 d’après A. Bastien


Lettre d'un "poilu"
http://www.archives71.fr/index.php?module=cms&action=get&id=2005110416203550

"Mercredi 29 septembre 1915
Ma chère Louisette,
Je t'ai promis, presque solennellement, de te dire la vérité ; je vais m'exécuter, mais en revanche tu m'as donné l'assurance que tu aurais les nerfs solides et le coeur ferme.
Je suis depuis ce matin dans des tranchées conquises depuis 2 jours, l'ensemble de ces tranchées et boyaux forme un véritable "labyrinthe", où j'ai erré 3 heures cette nuit, absolument perdu. Les traces de la lutte ardente y sont nombreuses et saisissantes ; et d'abord elles sont plus qu'à moitié détruites par l'ouragan de mitraille que notre artillerie y a lancé, aussi sont-elles incommodes et horriblement sâles malgré les réparations urgentes que nous y avons faites ; tout y manque : l'eau (propre ou sale), les boyaux, les latrines ; elles sont à moins de 200 mètres de la 1ère ligne ennemie, avec laquelle elles communiquent par des boyaux obturés ; elles sont parsemées de cadavres français et allemands ; sans presque me déranger j'en compte bien 20 figés dans les attitudes les plus macabres. Ce voisinage n'est pas encore nauséabond, mais il fait tout de même mal aux yeux ; ce matin, à 5 heures, nous arrivons mouillés et harassés, et j'entre dans le premier abri venu pour me détendre, j'avise une bonne planche, m'y étends, la trouve moelleuse, mais 5 minutes après je m'aperçois qu'elle fait sommier sur 2 cadavres allemands ; et bien, crois-moi, ça fait tout de même quelque chose, au moins la 1ère fois. On marmite fort tout autour de nous et vraiment c'est parfois un vacarme ; déjà je ne salue presque plus.
Le mal n'est pas là ; il est surtout dans le temps qui est affreux ; depuis 3 jours au moins, les rafales de pluie succèdent aux averses ; les boyaux sont des fondrières inommables, où l'on glisse, où l'on se crotte affreusement ; aussi suis-je sâle au superlatif, au moins jusqu'à la ceinture ; mes mains sont boueuses et les resteront jusqu'au départ ; mes souliers sont pleins d'eau ; heureusement le corps est sec, car l'air est presque froid et le ciel livide. Autour de moi les gens font une tête ! Il nous faudra beaucoup de patience et de moral.
Nous sommes coiffés du nouveau casque en tôle d'acier ; c'est lourd et incommode, mais cela donne une sérieuse protection contre les éclats de fusants et contre les ricochets, aussi le porte-t-on sans maugréer. Nous avons aussi tout un attirail contre les gaz asphyxiants. Mais nous serons mal ravitaillés : un seul repas, de nuit, qui arrivera froid le plus souvent ; et cela s'explique à la fois par la longueur des boyaux et par la difficulté de parcourir une large zone découverte.
A ce tableau un peu sombre mais véridique il convient d'ajouter deux correctifs ; d'abord nous aurons un rôle défensif, nous sommes chargés de mettre en état le secteur très bouleversé ; ensuite les Allemands contre-attaquent peu, par suite du manque d'effectifs et de l'état de leurs affaires en Champagne. Pour ces 2 raisons, il se pourrait très bien que nous n'ayons pas à les regarder dans les yeux ; c'est d'ailleurs le voeu unanime ici.
Ma lettre va t'arriver en pleine période de réinstallation et de soucis ; j'essayerai d'en prendre ma part de loin ; cela me distraira et me fondra un peu plus avec vous. Je te souhaite du calme et du courage pour triompher de ces petites difficultés.
Tu sais combien je t'aime et quels tendres baisers je t'envoie, partage avec nos chers petits.
(signé) Déléage
P.S. J'approuve absolument ta décision relative à la gentille offre de Catherine.
"

tuyau pour cette lettre : Olivier / toilemestre Wielingen1991




Voici un bref reportage sur la participation de la section d'Ittre, près de Nivelles (plus grosse section des Cadets de Marine en Belgique).






ou voir en ligne:
http://video.google.fr/videoplay?docid=-8451273205526912632&hl=fr


Voici l'allocution de m. François, bourgmestre d'Ittre.

Discours du 11 novembre
Chaque année, à la même époque, lorsque les arbres s'effeuillent en comptant les derniers beaux jours, nous nous retrouvons tous, à l'ombre d'un monument, sur une place publique, au pied d'une église, devant une stèle où sont gravés dans la pierre des noms d'hommes et de femmes à consonance belge ou étrangère.
Ils sont tous morts pour la liberté, cette liberté dont on ne se soucie jamais quand on en jouit pleinement mais qui nous plonge dans le désarroi et le désespoir dès qu'elle vient à nous manquer.
Ils avaient dix-sept ou 25 ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, ouvriers, bourgeois. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins brancardiers...
Voyageurs sans bagages, ils durent quitter leur famille, revêtir l'uniforme mal coupé et chausser les godillots cloutés..
Sur huit millions de mobilisés, entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal.
Plus de quatre millions subirent de graves blessures. Pendant des années, plus qu'à leurs médailles, on les reconnaissait dans la rue à leurs membres coupés, à leur visage défiguré.
Et pourtant quelque vingt ans plus tard, le monde qui avait bizarrement tout oublié recommençait à se déchirer et les victimes humaines se comptèrent, cette fois, par dizaines de millions.
A vous les Anciens Combattants, les Aînés, les passeurs de mémoire, les gardiens de la sagesse collective, n'oubliez pas que votre rôle n'est pas terminé. Il commence, recommence chaque année, quant au hasard d'une crise financière ou économique, les égoïsmes réapparaissent.
Alors, l'autre, celui qui est différent, redevient le responsable de tout ce qui va mal, l'adversaire, l'ennemi...
Le combat continue; on le mène pacifiquement, avec la main tendue, avec des mots, avec de la persuasion, avec des manifestations comme celle à laquelle nous participons aujourd'hui.
Merci de votre présence.

Il saluera à la fin tous les groupes & personnes présents, puis, il remerciera particulièrement les Cadets de Marine pour leur participation.

Les cérémonies avaient commencé à Haut-Ittre, et après Ittre-village, elles se sont poursuivies et achevées à Virginal :












(le discours de m. Beublet, responsable d'association patriotique, doit encore être retapé ici)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bjr c est laura j ai regarder les images et les vidéos j ai trouver ça bien mai ce qui est dommage s est de ne pas voir le role du sous officier

Anonyme a dit…

bjr cest laura j ai regarder les image du 11 novembre et on ne voit pas les roles du sous of